Paris by Night : apprendre la photographie nocturne sous la pluie
- Cyril CORNET

- 4 déc.
- 2 min de lecture
Samedi soir, Paris avait cette humeur particulière que seules les nuits pluvieuses savent offrir. Une lumière froide, des reflets partout, et cette sensation que la ville se met à parler autrement. C’est dans cette ambiance que j’ai retrouvé les sept participants de l’atelier « Paris by Night » organisé avec le Leica Store Village Royal. Ils m’attendaient, un peu intrigués par la météo, mais surtout curieux de comprendre comment photographier quand tout semble jouer contre vous.
La pluie ne nous a pas épargnés. Et c’était parfait.
Dès les premières minutes, nous avons parlé lumière — ou plutôt de son absence. Photographier la nuit, c’est apprendre à chercher ce qu’elle laisse derrière elle : une lueur accrochée à un lampadaire, le reflet d’un néon sur une flaque, une silhouette que l’on devine plus qu’on ne voit. On avance, on observe, on s’arrête, on ajuste. On découvre qu’un réglage trop rapide ne pardonne rien, mais qu’un geste bien posé peut révéler une scène que l’on n’aurait jamais vue en plein jour.
Au fil de la marche, chacun s’est confronté à ses propres limites. L’appareil tremble un peu sous la pluie, l’autofocus patine, les images s’enchaînent… et parfois elles sont ratées. Souvent même. Et c’est là que tout devient intéressant. Les erreurs ne racontent pas l’échec, elles racontent le chemin. Elles sont le passage obligé vers ce moment où tout s’assemble : la vitesse, la profondeur de champ, la lecture des ombres, cette intuition qui commence à naître à force d’essayer encore.
Appareils photos Leica en mains . Les participants découvraient la sensation particulière de photographier avec ces outils-là : la précision, la texture, le rendu, cette impression étrange que l’appareil vous incite à ralentir pour mieux regarder. Sous la pluie, tout prenait encore plus de sens. Plus brut, plus vivant, plus réel.
Petit à petit, quelque chose changeait dans les regards. Le doute initial laissait place à une forme de confiance, encore fragile mais bien présente. Les photos prenaient du caractère. L’intention se faisait plus claire. Le geste devenait plus sûr.
Et surtout, chacun comprenait pourquoi on photographie la nuit : pour saisir ce que le jour n’offre jamais.
Quand l’atelier s’est terminé, après 2 heures à marcher dans les rues détrempées, nous étions fatigués, trempés, mais étrangement apaisés. Chacun avait quelques images qu’il aimait, beaucoup d’images manquées, et surtout des sensations nouvelles, une compréhension plus fine de ce qu’est vraiment créer en conditions difficiles.
La photographie n’avance jamais en restant dans le confort. Elle progresse quand on accepte de sortir, même sous la pluie, même dans le froid, même quand les réglages semblent lutter contre vous. On apprend en marchant, en tentant, en se trompant. Et puis un soir, sans prévenir, tout se met en place.
C’est pour ces instants-là que j’aime transmettre.
J’ai déjà hâte de recommencer.














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